La pharmacie des Baumettes

En regardant cette photo de 1906, il est amusant – et même  émouvant – de penser que c’est à ce même emplacement, au 136 de la rue de France, que se trouve aujourd’hui la pharmacie de Thierry et Marie Boucher-Thouveny. Revenons en arrière.

Créée en 1887, l’officine déménagea en 1942 au 125 de la même rue, au bas de l’immeuble « Gloria Mansions », et y resta jusqu’en 1997 – remplacée ultérieurement par une agence immobilière.

Achetée en 1997 par Marie Boucher-Thouveny, cette pharmacie présentait alors de nombreux inconvénients  (mauvais état, manque de chauffage, absence de sanitaires acceptables). Ce confort rudimentaire, puis le réaménagement du quartier et de nouvelles constructions incitèrent à la fin de cette même année au transfert de la pharmacie sur son emplacement d’origine, là où elle se trouve à présent.

Nous y avons rencontré Thierry Boucher-Thouveny.

Une vie de pharmacien

« J’ai fait mes études de pharmacie à Paris. Puis mon service militaire en Corse. J’y suis resté pour des remplacements pendant 4 ou 5 ans, et je suis rentré sur le continent en 1985. Ma femme et moi, ayant fait une spécialité de nutritionniste, nous avons donc ouvert un centre de nutrition sur la rue de France, à proximité du musée Masséna. Puis, en 1993, j’ai repris une pharmacie qui se trouvait à l’angle du boulevard Gambetta et de la rue Amiral de Grasse, pharmacie que j’ai revendue il y a quelques années.

Parallèlement, à partir de 1997, Marie s’est occupée de la pharmacie des Baumettes. Et, maintenant, nous y sommes tous les deux. »

 

Un service sans cesse en évolution

À l’instar de nombreux autres types d’activités, celle de pharmacien a connu ces dernières décennies de nombreuses transformations, avant d’être actuellement confrontée à de nouvelles réalités.

Ainsi, depuis 1980, l’année où il a commencé à exercer, Thierry Boucher-Thouveny nous dit avoir vu la profession évoluer : « À cette époque, en officine, on faisait encore quelques préparations. Puis les règles d’hygiène sont devenues plus strictes. Et la Sécurité Sociale n’a pratiquement plus rien remboursé.

Ensuite, j’ai connu l’époque où le client collait les vignettes des médicaments sur l’ordonnance… Après, les pharmaciens durent les coller eux-mêmes. Le tiers-payant est arrivé. Et les opérations se sont simplifiées avec la carte vitale. Mais, finalement, les pharmaciens font plus de la surveillance de délivrance des médicaments que des préparations de médicaments. Celles-ci ont presque disparu. »

Quant aux nouvelles réalités que nous avons évoquées, Thierry Boucher-Thouveny cite « les manœuvres de certaines enseignes de la grande distribution, leur volonté de vendre certains produits de parapharmacie et des médicaments – même si les gouvernements successifs se sont montrés réfractaires à ces initiatives. Également, les sites marchands sur internet qui essaient de se développer, et qui à plus ou moins long terme, et sous certaines conditions, réussiront à s’imposer. »

 

Quelques conseils

Quand on lui a demandé quelques mots sur les médicaments trop prescrits en France, notre pharmacien a immédiatement mentionné les anxiolytiques, les somnifères et les antidépresseurs,  faisant remarquer que « nos compatriotes en étaient les champions du monde de la consommation », mais admettant que « la demande très forte, l’obstination des patients ainsi que le manque de temps des professionnels de la santé pour alerter ces patients étaient une mauvaise chose. »

Pour finir sur une note plus positive, et à l’approche – toute relative, certes ! – de l’été, donnons quelques conseils simples pour bien affronter la chaleur : fermer les volets, boire très régulièrement – même du thé, éviter une forte consommation d’alcool, manger des produits végétaux et naturels, faire un repas léger le soir.

Somme toute, des conseils simples et de bon sens…